dimanche 8 avril 2012

On the road again ...

Certains comme moi n'aiment pas conduire en voiture sur de longues distances. Il faut alors tenter de combler l'ennui et écourter le temps. Quoi de mieux que la musique pour ce faire. Surtout quand on est seule dans la voiture sans pouvoir parler à qui que ce soit. Qui a dit que le chien était le meilleur ami de l'homme? Moi je dis que c'est le lecteur mp3. Alors on branche son meilleur ami dans la radio et on sélectionne le mode random, histoire de voir jusqu'où la route nous mènera et ce, le plus rapidement possible. Parce que ceux qui n'aiment pas conduire longtemps comme  moi, n'ont généralement pas de patience sur la longueur du trajet. La première chanson est souvent la plus déterminante.  Celle qui nous donne le coup de pied où il faut pour se dire "Ok ... ça y est, on part! Whooo hoooo ... on est content de partir! Vive la route!" Chacun a sa première chanson. Je scanne à tout hasard la mienne pour m'aider à sortir de la circulation de la ville et atteindre mon premier but:  l'autoroute 20!  Je m'arrête sur Get back des Beatles.  "Jojo was a man who thought he was a loner, But he knew it couldn't last, Jojo left his home in Tucson, Arizona, For some California grass ... ". On tape du pied à côté de la clutch et on sent déjà la motivation de la route nous gagner. On croise des cons, des branleux de la route, des chauffeurs de taxi désabusés, des conducteurs qui pensent qu'ils sont complètement seuls au monde. On les dépasse et on se fait croire que ce sera mieux sur l'autoroute.  Arrivée sur le pont Jacques Cartier, Blue Highway de Billy Idol suit de près. Vive le mode de lecture intelligente de mon ami. Il a vraiment de la suite dans les idées. On a presqu'envie de faire demi-tour et de repasser sur le pont. Mais le plan de match est bien précis et le temps serré:  pas question de s'arrêter tant et aussi longtemps qu'on aura pas envie de pisser. On peut facilement se rendre jusqu'à Québec sans devoir le faire. Lentement (faute d'une dense circulation) mais surement, on s'approche de l'autoroute 20. Puis, vient ensuite Passe-moé la puck des Colocs, histoire d'accélérer le rythme de la route. Alors on roule et on roule le long de la sinueuse et ennuyante autoroute 20, dépassant encore des cons, des branleux de la route qui roulent dans la voie de gauche, d'autres conducteurs qui pensent qu'ils sont seuls sur la terre, et puis holà! En plein dépassement d'un camion lourd, on se fait couper par l'abruti en question qui doit sérieusement penser que le clignotant est une fonction du véhicule directement rattaché au volant. Alors on freine en catastrophe devant l'inévitable et à l’unisson avec Thunderstruck d'ACDC, on gueule à tue tête envers le chauffard imbécile et inconscient du mal qu'il a fait, tout en appuyant à fond sur le klaxon jusqu'à ce que ce dernier se replace dans la voie de droite 1.5 km plus loin!  On est surement petit dans notre Golf par rapport au mastodonte, mais on a un klaxon et on sait s'en servir quand il le faut! On rage encore pendant 5 minutes, puis on attend que les battements du coeur redeviennent à la normale. Heureusement que Vive l'amour de Catherine Ringer vient nous calmer un peu et remplir de légèreté ce pauvre petit coeur ébranlé. On retrouve ainsi le sourire et la bonne humeur jusqu'à l'envie de pisser ne survienne (beaucoup trop tôt selon l'horaire qu'on s'était fixé tout de même!).  Bon ben, va falloir s'arrêter! Même si l'heure du lunch est loin d'être arrivée. On s'arrête dans une aire de repos parce que la prochaine sortie est seulement dans 3 km et il n'est pas dit qu'il n'arrivera pas un accident à l'intérieur du véhicule si on attend plus longtemps.  On haït ben ça les rest areas!  Y'a toujours un line-up interminable devant les toilettes des dames alors que celles des hommes sont toujours complètement vides. Puis dans le line-up, y'a toujours des petites madames qui chialent qu'il y a ben du trafic, pis que c'est toujours comme ça à chaque année à Pâques, pis qui se demandent s'il reste assez de sandwichs pour tout le monde dans l'char, qu'on pourrait peut-être s'arrêter  au p'tit restaurant, "tsé lààà ... celui à la sortie de Lévy où on va tout l'temps!". Rien pour calmer son impatience silencieuse. Puis une fois à l'intérieur des toilettes, ben ça pue maudit bordel! Pis c'est petit comme ça n'a pas de bon sens alors que les femmes persistent à s'entasser à l'intérieur pour ne pas perdre leur place! Comme si les cabines des toilettes allaient se volatiliser. Bon ... ça achève, plus qu'une devant moi et j'vais pouvoir repartir! Soulagée, je reprend le volant de ma Golf en compagnie de Noir Désir et Le vent nous portera.  Le bonheur revient tout doucement. Je n'ai pas peur de la route, Faudrait voir, faut qu'on y goute, Des méandres au creux des reins, Et tout ira bien ... Le vent l'emportera. La route est de moins en moins longue, le paysage de moins en moins morne. Tant que la musique nous accompagne, et tout ira bien.  Et la première chose qu'on sait, c'est qu'on est arrivé. Comme quoi la patience est une vertu et la musique change tout.

Aucun commentaire:

Publier un commentaire