dimanche 15 janvier 2012

Radio killed the radio fans.

Pendant longtemps la radio avait une raison d'exister bien différente de celle d'aujourd'hui. Elle a toujours eu pour objectif le divertissement et fut un véhicule important d'information et de découvertes artistiques.  Je l'ai déjà dit dans un article précédent, c'est un peu grâce à elle si j'ai découvert ma passion pour la musique.  Je me rappelle qu'on avait le plaisir et le loisir de changer de poste de radio lorsqu'une chanson nous plaisait moins.  Désormais, on a beau changer de chaîne, toutes les chaînes se ressemblent.  Des programmes humoristiques pipi-caca animés par des humoristes pas toujours drôles, ce n'est pas ce qui manque.  Tout autant que des émissions d'information animées par des animateurs ti-culs de région qui se la pètent à plein et dont le seul but est de provoquer, quitte à se faire poursuivre en justice.  Tout ça pour les côtes d'écoutes?  C'est tellement divertissant tout ça! Au moins, on ne pourra pas nier que les André Arthur et Gilles Proulx de ce monde ont tout de même parfois apporter des débats et des discussions importantes dans notre société québécoise - qu'on ait été d'accord ou non avec leurs discours.   On ne prend plus la peine de préparer un contenu intéressant et enrichissant et on décide plutôt de faire passer des playlists en boucle - parce que ça coûte moins cher, parce que la musique est devenue secondaire, et parce qu'on choisi probablement des gens pour analyser le contenu qui n'ont ni intérêt ni compétence en la matière.  Où sont passés les animateurs qui préparaient leur propre contenu appuyés de recherchistes intéressés et créatifs? Où est passée la créativité et l'envie de dépassement dans tout cela?  Peut-être je ne connais pas suffisamment le monde de la radiodiffusion pour pouvoir juger convenablement, mais comment l'auditrice de toujours que j'ai été peut en arriver à ne plus jamais écouter la radio sauf les infos en semaine à Radio-Canada avec Homier-Roy? Je me questionne également sur le rôle de la radio d'aujourd'hui dans la promotion d'artistes de la relève.  Pourquoi sommes-nous condamnés à ne suivre qu'une seule émission hebdomadaire sur CIBL pour découvrir nos artistes de la relève? Pourquoi on ne retrouve que certains d'entre eux à la radio seulement parce que leur vidéoclip a été en première position à Musique Plus pendant 3-4 semaines consécutives? Et pourquoi ces artistes de la relève passent-ils souvent dans l'oubli par la suite? Je pense à mes amis de Mad'MoiZèle Giraf par exemple qui ont tout de même terminé en 2e position aux Francouvertes de 2009 suivant de très près le groupe Ariel.  Leur succès radiophonique et télévisuel grâce à leur chanson Sub su'a job (http://www.youtube.com/watch?v=fzQI43hbhD0&noredirect=1) fut de courte durée (l'espace d'un été) et depuis, plus personne ne s'intéresse à ce qu'ils font. Même Ariel qui avait remporté la première place est quasiment passé dans l'oubli. Pourquoi aussi passe-t-on encore à la radio les vieilles chansons d'artistes plus connus comme Daniel Bélanger par exemple alors qu'on ne se donne pas la peine de nous faire découvrir leur plus récent album?  Tout simplement parce que "pas suffisamment radiodiffusable" me répondra-t-on?  Mais qu'est-ce que "radiodiffusable" au juste?  Je ne peux croire qu'avec tout ce talent musical que nous avons ici au Québec il y si peu de contenu qui soit radiodiffusable. Comme si seules les nouvelles stars académiciennes étaient fondement à notre culture musical d'aujourd'hui.  Comme si plus rien d'autre ne mérite d'être découvert et apprécié. 
Je ne peux expliquer cette transformation du média radiophonique que par l'argent et la société de consommation dans laquelle nous sommes.  Cette consommation extrême et rapide a rendu la société paresseuse et désintéressée de connaissances et de savoir.  Il est plus facile d'écouter les Grandes Gueules à Radio NRJ dans la voiture en rentrant du boulot que d'aller acheter et écouter le dernier album de Marc Déry ou de Richard Desjardins.  On se contente d'écouter On va s'aimer encore de Vincent Vallières qui passe 36 fois par jour sur Rouge / Radio Cité Rock Matante parce que c'est LA chanson de l'heure.  Remarquez que je n'ai rien contre Vincent Vallières. Bien au contraire, j'ai acheté son album, mais je découvre aussi les autres chansons sur cet album.  Selon moi, la seule façon en ce moment de préserver notre culture musicale, c'est d'encourager ces artistes en découvrant l'ensemble de leur oeuvre, en continuant à acheter leur albums ou chansons et en allant les voir en spectacle.  Le plaisir en est doublement intensifié et on évite ainsi de tomber dans une léthargie culturelle. Le jour où les dirigeants de stations radiophoniques changeront leur façon de divertir leurs auditeurs, je songerai probablement à revenir au média de la radiophonie.  En attendant, je me divertirai et j'alimenterai ma passion pour la musique autrement.  Parce que depuis longtemps, la radio ne me permet plus de prendre mon pied culturellement.


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