dimanche 26 février 2012

Le message de Tiken Jah

Assister à un spectacle de Tiken Jah Fakoly est un must. Entouré de ses solides fidèles musiciens et choristes, il se dégage une chaleur humaine et un respect indéniable tout autant autour de lui et qu'à travers la foule qui se trouve dans la salle. Son charisme, sa grandeur d'âme et sa présence sur scène y sont certainement pour beaucoup, mais je crois que c'est surtout le message qu'il livre à travers ses chansons reggae africain envoutantes qui nous conquis d'avantage.
Son message est simple, clair: la liberté d'un peuple commence d'abord et avant tout par la prise en charge individuelle de chaque personne formant une société.  Il prône ce discours dans chacune de ses chansons en parlant de son pays, l'Afrique, ce pays qu'il aime plus que tout.  Abordant des thèmes comme l'éducation et la famille, en dénonçant le contrôle, l'argent, la corruption, l'excision.  Il apporte l'espoir et la persévérance à son peuple et à tous ses fidèles fans  Dans une sincérité et une vérité absolue, généreusement et en toute humilité.
Je me suis demandé au cours de cette soirée quel est l'impact de Tiken Jah et de ses chansons au sein de son peuple, si beaucoup d'africains ou d'ivoiriens s'identifient à ses chansons, à sa fierté et passion africaine. À son envie d'une société libre et meilleure. Est-ce que cette fierté africaine influence ce peuple à se battre pour leur liberté? Et quelle réaction Tiken Jah provoque-t-il chez les québécois?  Du respect, de l'admiration face à son courage de dénoncer, de clamer haut et fort le droit à la liberté, à l'émancipation d'une société.
On trouve ça noble quand l'artiste vient de l'extérieur de notre pays. On est mal à l'aise quand ça se passe ici au sein de notre communauté. Les Loco Locass, les Cowboys Fringants, on les aime sur disque, à l'intérieur de nos 4 murs à écouter leurs paroles seul avec soi-même, à s'identifier à elles, à les connaître par coeur.  Mais on ne les adule qu'une fois par année, lorsque la fièvre patriotique nous prend le 24 juin.  Pourtant ces artistes revendiquent le même message (qu'il soit politisé ou non, qu'il soit indépendantiste ou fédéraliste): la liberté du peuple québécois à s'affirmer et à se prendre en mains devant les décisions de nos dirigeants. À prendre cette place qui nous appartient et tout faire pour la garder. Cette identité québécoise est bien ancrée en nous depuis toujours. Tout faire pour conserver ses acquis et affirmer haut et fort qui nous sommes et ce que nous n'acceptons pas dans notre société demeure une grande lacune chez les québécois. Je rêve d'un Tiken Jah bien québécois de souche qui marchera un jour sur notre scène culturelle et donnera envie à des millions de québécois non pas de se séparer du reste du Canada, mais de garder et préserver cette unique richesse culturelle et identitaire que nous partageons. Je rêve d'entendre Il faut se lever version québécoise, parce que Plus rien de m'étonne et tout ça parce qu'On a tout compris.



Appréciation:  4 étoiles

dimanche 12 février 2012

Mais qu'est-ce qu'ils nous font ces grands disparus?

R.I.P. Whitney Houston (1963-2012)
Vous souvenez-vous où vous étiez, quel âge vous aviez ou ce que vous faisiez lorsque vous avez appris la mort d'Elvis? À quoi associez-vous l'annonce du décès de Kurt Cobain? Qu'est-ce que la mort de Michael Jackson a provoqué en vous? Au lendemain de la mort de Whitney Houston, je me pose la question à savoir pourquoi ces décès marquent-ils autant nos vies. Ce n'est pas seulement la perte d'une idole ou d'un artiste que nous apprécions énormément qui provoque cette tristesse ou ce sentiment de perte en nous. Après tout, ces êtres-là ne font tout de même pas partie de nos familles, mais ils font certainement partie de notre vie en général. Parce qu'il nous ont procuré des émotions, des moments de bonheur, parce que nous les avons admirés pour leur talent, leurs exploits ou tout simplement pour la personne qu'ils étaient. Même si je n'ai jamais admiré la diva au cours de sa carrière, son décès me chagrine quand même un peu. Du fait que sa vie personnelle a été mise à nu tout au long de sa carrière, qu'elle a quand même atteint le sommet de son art au cours de sa courte vie (courte, oui parce que mourir à 48 ans, c'est foutrement jeune), qu'elle laisse un héritage artistique et personnel derrière elle. Et c'est cet héritage qui nous affecte. Nous connaissions tous ses problèmes de consommation, nous avons tous été témoins de la dégringolade de sa carrière. Son histoire nous touche. On se dit: "c'est bien triste de finir sa vie ainsi". Parce que la mort des autres nous ramène systématiquement à notre propre vie. Elle fait partie intégrante de celle-ci, inévitablement. Et on se refuse de cesser d'exister. Parce qu'il fait partie de l'être humain de goûter à la vie pleinement et ne pas désirer qu'un jour ça se termine. La perte de certains de ces artistes nous touche plus que d'autres. Je me rappelle du décès de Dédé Fortin par exemple. Je me rappelle d'avoir pleuré la perte d'un grand artiste certes, mais d'avantage d'un être humain extraordinaire d'abord et avant tout et d'une grande sensibilité qui rejoignait la mienne. J'ai également été grandement affectée par la mort de George Harrison, de Stevie Ray Vaughan et de John Lennon. Parce que ces personnes m'ont apporté l'espoir et le bonheur de vivre. Parce que la vie n'est pas toujours facile et qu'il faut apprendre chaque jour à en savourer chaque instant.  Et tout simplement parce que notre vie continue et qu'on ne sait jamais quand elle se terminera.

samedi 4 février 2012

Steve Hill ... entre le blues et le rock, mon coeur balance.

J'ai pris du temps pour écrire quelque chose sur Steve Hill. Peut-être par peur de manquer d'objectivité.  Mais bon ... ce blog a surtout pour but de partager mes coups de coeur et découvertes musicales. D'abord, je vous dirai d'emblée que je suis une très grande fan de ce guitariste et ce, depuis son tout premier album éponyme en 1997.  À cette époque, j'écoutais entre autres les Stevie Ray Vaughan, B.B. King, Jeff Healey et Gary Moore. Mais lorsque j'ai entendu l'album de Steve Hill la première fois, mon coeur de fan blues rock a fait plus d'un tour minute. Et bien que nous ayons ici au Québec un nombre impressionnant de bluesmen et musiciens très enviables à tout ce qui se trouve partout à travers le monde, j'ai été dès cet instant subjuguée par cet artiste que je considère comme étant le meilleur guitariste blues rock québécois. Steve a un impressionnant parcours artistique. Il a commencé sa carrière dès l'âge de 16 ans et sorti son premier album éponyme en 1997. 

Il a depuis collaboré avec un impressionnant nombre d'artistes (Ray Charles, B.B. King, Jimmie Vaughan, Buddy Guy, Johnny Lang, Zachary Richard, Nanette Workman, Michel Pagliaro, Eric Lapointe, ZZ Top, Jeff Beck, et tant d'autres).  Puis, parmi ces collaborations, participations et réalisations d'albums, en plus des tournées, se succèdent les albums (Call it what you will - 1999, Domino - 2002, Devil at my heels - 2007, formant le groupe The Majestiks, il sort The damage done - 2009, puis Whiplash love - 2011).  Mais en quoi consiste donc la créativité de Hill? Cette capacité de sortir des albums variés surfant sur les vagues du rock et du blues, explorer des styles et des sons en-dehors de son jeu habituel en ajoutant une touche d'électro par exemple (Domino), fonçant cul par-dessus tête vers le rock métal sans faire aucun compromis (Devil at my heels), peu importe ce que les critiques diront.  Dans le seul et unique but de retrouver le son et la touche musicale qu'il recherche. Steve est un perfectionniste dans son art. Et son talent de guitariste est indéniablement unique. Sans omettre bien entendu la puissance de sa voix qui depuis les 3 derniers albums s'est transformée de façon remarquable.  Un voix chaude et sauvage à la fois. Une confiance absolue.

Steve and The Majestiks
Les fans de Steve Hill le suivent peu importe. Les musiciens qui l'entourent et les artistes avec qui il collabore l'admirent autant pour la personne qu'il est que pour son talent. Son charisme est omniprésent et sincère. Aller voir un show de Steve Hill vous transporte dès le premier riff de guitare jusqu'à la troisième chanson en rappel.  On sort de la salle gonflés à bloc, prêts à recommencer toute la nuit.  Il sait transporter son public et communique avec lui son envie de triper.  Il a déjà dit pendant un spectacle que son plus grand plaisir est de voir les gens danser et chanter avec lui pendant un show.  L'échange avec son public est son carburant de la soirée.  Et l'énergie qui se dégage de ce carburant, on s'en nourrit allègrement.


Mon appréciation:  4 étoiles