vendredi 17 mai 2013

Se perdre dans Venise ...

Nombreuses vongoles
La beauté de cette ville, c'est de marcher le long de ses rues étroites, traverser ses petits et grands canaux, découvrir de petits commerces uniques, des cafés et petits restos charmants où il y a toujours des gens assis sur la terrasses en train de savourer un Cola ou un Apérol Spritz, à manger des pizzas ou des pasta fruita di mare. C'est aussi de déambuler à travers cette ville et capter ces diverses odeurs de pasteria, ces parfums de gelato, et admirer ces vitrines décorées de bijoux, de maroquinerie, de vêtements, et de produits de la région. Venise c'est également ses vongoles (beaucoup trop cher pour mes moyens avec tout ce que j'ai pu dépenser à Milan auparavant), les nombreux vaporettos qui nous permettent de traverser d'une rive à l'autre et découvrir les iles avoisinantes (Murano, Burano, Torcello, etc.). Le système de transport est très bien conçu. Les départs sont fréquents, les lignes un peu mêlantes mais efficaces. Il est parfois plus facile de tout faire à pied. Parce que le transport en vaporetto n'est pas toujours rapide. Beaucoup de stations d'arrêt et les trajets ne se font pas à grande vitesse. Par exemple, on peut se rendre de la gare de trains à la Piazza San Marco en 45 minutes. Le moyen de transport est certes lent, mais quand tu marches toute une journée à travers les rues et que tu as une longue distance à faire pour revenir, le vaporetto est bien utile pour te reposer et prendre quelques photos additionnelles.

Longeant les rues étroites de Venise
L'hôtel que j'ai choisi est en dehors du centre de Venise, à Marghera plus exactement. Pour s'y rendre, il faut emprunter un bus qui nous y emmène en 25 minutes. C'était un hôtel très bien et surtout très économique par rapport à tous ceux que j'aurais pu réserver à Venise même. Mon arrivée à la Gare centrale des trains ne s'est fait sans heurts. Il a plu tout le long du trajet entre Milan à Venise d'une durée 3h30 et c'est en débarquant du train à Venise que le déluge a commencé. Il a plu comme j'ai rarement vu dans ma vie pendant une bonne demi-heure. Assez pour que le parapluie ne soit d'aucune utilité. Et que le temps que je figure quel bus prendre pour me rendre à l'hôtel, et bien c'est en nage et avec une valise complètement transpersée que j'y suis arrivée. Le seul inconvénient de cet hôtel c'est sa localisation à l'extérieur de Venise. Le jour, il y a un bus qui passe devant l'hôtel à chaque heure. Mais le soir au retour, si tu as le malheur de rater ton bus de 22h10 parce que t'as mal calculé le temps de ton trajet en vaporetto, eh bien faut que t'attendre le bus suivant à minuit. J'avoue que ce n'est pas très pratique. Mais bon ... l'hôtel était très bien, la chambre bien propre, Téton le mouton et moi avons dormi comme un beau vieux couple, le p'tit déjeuner compris était très décent, et le prix super raisonnable. Donc, on se plaindra pas trop.

Canal Grande
Les vénitiens sont très accueillants. De par les nombreux touristes qui débarquent chaque jour dans cette ville, certains arrivent à parler jusqu'à 5 langues différentes. C'est franchement fascinant d'observer les serveurs circuler d'une table à l'autre dans un resto, communiquant aussi aisément avec les clients dans leur langue respective et surtout de le faire dans la joie et l'allégresse. Ce qui m'a été le plus difficile à m'habituer, c'est de circuler à travers les nombreux touristes. Ça bouge tout le temps et partout. Il est clair que lorsqu'on voyage seul, on n'a pas le même rythme vacancier que les autres touristes. On circule un peu plus rapidement que tout le monde. Alors la patience est rapidement mise à l'épreuve. Moi qui en a tellement pas beaucoup.

Piazza San Marco - la Tour de l'horloge
Mon top moment du séjour fut lorsque j'ai découvert par hasard la Piazza San Marco. Je me promenais le premier jour en observatrice, c'est-à-dire sans suivre de carte, au gré du vent chaud et du soleil, puis j'ai vu au bout de cette longue rue sinueuse un éclairci dans le temps, comme une lumière au bout du tunnel. Je me suis dirigée vers cette lumière et du fait même, je suis passé sous la Torre dell' Orogio pour me retrouver directement au beau milieu de Piazza San Marco parmi cette foule impressionnante. J'ai ressenti un frisson dans le dos devant l'ampleur du spectacle. Alors j'ai tourné sur moi-même pour regarder ce qu'il y avait autour de cette grande place: le Musée Correr, le Palais des Doges, le Campanile, la Torre dell' Orogio, la Basilique, des kiosques de souvenirs, des vendeurs de gelato, des cafés, et des gens ... mon dieu qu'il y a du monde à Venise! J'ai poussé une grand "Woww" à voix haute, n'arrivant pas à croire que je me trouvais dans un tel endroit, à des milliers de kilomètres de chez-moi, à cent lieux de ce que j'ai imaginé pouvoir voir un jour dans ma vie. Un autre grand moment mémorable.

Balades en vongole: 80 euros / 40 minutes
Vivre dans une ville entourée d'eau doit comporter une certaine logistique. Le transport des marchandises, les services de taxi; tout se fait sur l'eau à travers la circulation des vaporettos, des vongoles et des petits bateaux. J'ai observé les vénitiens, ces travailleurs rentrant chez-eux en vaporetto à la fin d'une journée, ces dames âgées revenant du grand marché avec leur petit panier à roulettes remplis de victuailles, C'est pourquoi la majorité des gens travaillent dans l'industrie du tourisme. Et c'est pourquoi le service aux touristes est si bien organisé. Les horaires de vaporetto sont méga efficaces, tout autant que les opérateurs de vaporetto pressant les touristes à embarquer rapidement pour ne pas retarder le départ, les gondoliers, les restaurateurs, les employés de la gare et ceux de la ville. Tout est parfaitement coordonné pour plaire aux touristes. Et ils réussissent très bien à le faire.

Palais des Doges
Je ne m'étais pas bien préparée pour visiter tous les sites touristiques. En fait ... oui j'étais préparée. J'avais soigneusement noté tout ce que je voulais voir. Mais une fois sur place, j'ai passé beaucoup trop de temps à flâner et à marcher pour m'imprègner de l'esprit vénitien. Et j'ai tout de même profité du soleil et de la chaleur en rendant à Murano. Il est clair qu'une journée de plus aurait tout changer. Quelqu'un me faisait remarquer une chose alors que je regrettais ne pas avoir visiter le Palais des Doges, ni la Basilique. Une des beautés de cette ville est de s'y perdre, d'oublier le temps et de profiter des plaisir qu'elle apporte. En ce sens, je n'ai pas tout raté. Mais il me faudra tout de même un jour retourner à Venise. Car, évidemment, je suis loin d'en être rassasiée.

Le bonheur sous le soleil à San Marco


Terminus des bus
À la descente du bus

Petit marché de fruits et légumes
Transport de marchandises circulant sur le Canal Grande

Murano

Église à Murano

Spaghetti vongole et chardonnet au soleil

Musé Correr, Piazza San Marco

Petit canal vénitien

Stationnement des vongoles

Retour à l'hôtel en vaporetto

Visite du Musée Leonardo Da Vinci

Chambre des miroirs de Leonardo

Vue du Campanile

Petite journée normale à Venise

Le Rialto

Canal Grande du haut du Rialto


mercredi 1 mai 2013

Escapade milanaise

La Cathédrale du Duomo
Un problème de connexion internet m'a empêchée de pondre mes articles depuis quelques jours ici à Trapani. Ce qui n'est pas une mauvaise chose en soi puisque cela m'a permis de prendre un peu de recul sur tout ce que j'ai pu découvrir et vivre au cours de ce dernier séjour à Milan et Venise.  Particulièrement en ce qui a trait à Milan. J'ai vraiment ressenti un coup de foudre incroyable pour cette ville. Je me suis même surprise à penser qu'en maîtrisant parfaitement l'italien, je pourrais très facilement m'y installer, m'y adapter et même y travailler dans mon domaine. C'est fou de penser à cela non? Mais lorsque l'on se retrouve en voyage à l'étranger pendant plusieurs mois, il devient facile de rêver, de s'imaginer au quotidien vivre dans un endroit spécifique. Cette grande ville a tout pour me plaire. Je l'avoue. D'abord, une population jeune à âge moyen, des gens actifs physiquement et culturellement, un système de transport super efficace et bien organisé permettant même d'y circuler sans voiture, des musées, restos, bars et sans parler son charmant quartier Brera qui s'éveille chaque soir, des espaces verts un peu comme à Montréal pour nous permettre de relaxer et de s'évader un peu de la jungle urbaine. Des gens faciles d'accès (sincères ou non), mais qui démontrent une certaine ouverture envers les étrangers. Milan c'est également la capital de la mode - on le sait tous! Un pied-à-terre pour tous les grands couturiers de ce monde. Mais mis à part le plaisir d'y vivre, c'est sa richesse historique et son architecture impressionnante du 14e siècle qui attirent autant les touristes. Sa cathédrale et sa Piazza Duomo débordent de richesse et de beauté médiévale. Une visite de la Cathédrale nous plonge directement dans cet univers gothique et nous permet également d'admirer du haut de ses deux terrasses la ville sur tous ses angles.

Intérieur de la Galleria Vittorio Emanuelle II
Le quartier entourant le Duomo regorge de richesse, de boutiques et de grand magasins de haute couture (Prada, Versace, Armani, Givenchy, Dior, et la liste s'en suit). Arpenter ces rues et admirer ces vitrines devient vite un exercice à la fois fascinant et impresssionnant. On retrouve ces boutiques le long du Corso Vittorio Emanuelle II, la Via Montenapoleone et la Via Manzoni. La Galleria Vittorio Emanuelle II est aussi un incontournable passage dans Milan construit par Giuseppe Mengoni à l'époque dans le but d'unir l'Église et l'État. On dit qu'il est décédé 2 jours avant son inauguration en 1867 suite à une chute du haut de son arche. La Galleria relie le Duomo et la Piazza de la Scala. Son architecture est aussi impressionnante que les librairies, restos et les boutiques qui s'y trouvent (entre autres Prada, Louis Vuitton, etc.). Du côté du célèbre théâtre La Scala se trouve la Piazza della Scala où s'érige au centre la statue de Leonardo da Vinci.


Théâtre La Scala
C'est un endroit presqu'enchanteur de par son esprit à la fois culturel, historique et artistique. Et devant évidemment se trouve le fameux théâtre, qui somme tout, n'a pas l'air si extraordinaire de l'extérieur, mais déborde d'histoire et d'architecture incroyable de l'intérieur. J'y aurai d'ailleurs vécu mon meilleur moment de ce séjour à Milan en assistant à mon premier opéra à vie dans l'un des plus grands théâtres dans le monde. Je ne vous dis pas quel état d'esprit je me suis trouvée tout au long de la représentation de Macbeth de Verdi, ni le bonheur que j'ai ressenti à ma sortie du théâtre, mais disons que j'aurais bien aimé être accompagnée de quelqu'un pour pouvoir partager mon état d'ivresse culturelle. C'était magnifique ... tout simplement.

Piazza della Scala
Un autre moment de grâce pendant ce séjour fut ma visite de l'ancien cloître dominicain de Santa Maria della Grazie où l'on peut admirer La Cena, l'une des fresques les plus connues de Leonardo da Vinci. On dit que normalement on doit réserver ses billets quelques jours voir semaines à l'avance tellement c'est endroit est fréquenté par les touristes à Milan. Une oeuvre qui date du 15e siècle peinte par l'artiste lui-même sur une période de 4 ans dans le réfectoire du couvent de la Santa Maria della Grazie. La Cena représente le dernier repas du Christ avec ses apôtres et l'oeuvre dénote une perspective incroyable. Da Vinci a dans cette oeuvre dépeint parfaitement la consternation de chacun de ses disciples alors qu'ils leur annoncent que l'un d'entre eux le trahira avant le levée du jour. La fresque est conservée dans une pièce tempéré pour la préserver et on ne peut y pénétrer que par groupe de 15 personnes à la fois, pour une durée de 15 minutes. Aucune photographie n'est permise. Comme je n'avais pas pris la peine de réserver, je ne m'attendais pas à pouvoir la voir. J'ai eu beaucoup de chance encore une fois. 


Santa Maria della Grazie
La seule chose que je n'ai pas visité de l'intérieur, c'est le Castello Sforzesco. Un château construit dans la deuxième partie du 14e siècle. Symbole historique de Milan représentant les siècles de domination des duques et de nombreux drames que cette ville a subis au cours de tous ces siècles. Ce n'est qu'au 20e siècle que le château a changé sa vocation pour adopter un rôle plus culturel dans la ville. J'en ai fait le tour de ses jardins extérieures, mais j'avoue avoir manqué de temps pour visiter le reste.

So posant fierement aux côtés de Puccini à La Scala
Je ne regrette que les deux derniers jours de pluie dans tout ce séjour. Mais sinon, mon coup de coeur pour cette ville est tel que si l'on m'obligeait à quitter le Québec pour m'installer quelque part en Italie, c'est surement Milan que je choisirais. Même si le coût de la vie est terriblement élevé. C'est une grande ville un peu comme Montréal où il fait bon de vivre et où les possibilités de divertissement sont nombreuses.

 
Et puis que voulez-vous que je vous dise ... je craque tout simplement pour les apéros au Negroni et nombreux tapas de 19h à 21h!

Galleria Vittorio Emanuelle II

Les charmes de l'apéro à Milan


Boutique de ballerines inabordables
À quelques minutes de la représentation Macbeth








Piazza Duomo débordant de gens à toute heure


Spectacle de pigeons par un vendeurs de cossins
La Cathédrale du Duomo

Architecture gothique de la Cathédrale
L'intérieur de la Cathédrale

Départ pour Venise à la Gare Centrale de Milan


mercredi 17 avril 2013

Bilan provisoire: Italie du Sud - mauvaise chimie ou manque d'affinités?

J'en suis déjà rendue à un mois de mon départ de l'Italie. Le temps a passé à une vitesse vertigineuse. Je savais avant de partir que cette période de 3 mois serait vite passée. J'étais loin de me douter par contre que je passerais autant de temps dans le Sud de l'Italie et que je ferais si peu de rencontres intéressantes. Je considère que les gens que l'on croise sur notre route font également partie des plaisirs de voyager. Parce que c'est à travers ces rencontres qu'on peut vraiment sentir le pouls d'une ville, d'une région, d'une communauté et comprendre la mentalité d'une population. Bien que je constate que mon italien s'améliore grandement, cette distance avec les siciliens n'évolue absolument pas aussi rapidement. J'ai la profonde conviction que ce n'est qu'une question de mauvaise chimie ou tout simplement un manque d'affinités. Je n'ai pas encore trouvé lequel s'applique à ma situation. On m'a souvent dit que les siciliens sont un peu comme les corses. De par la dureté de la vie et leur histoire, ils sont méfiants de nature. Et peu tolérants face aux étrangers. Il ne font que très rarement des efforts pour démontrer une quelque sympathie envers ceux-ci. Je ne veux certainement pas porter de jugement envers ce peuple, mais j'ai pu tout de même constaté à plusieurs reprises cet désinvolture envers les touristes,  Je me suis pourtant installée dans une ville où le tourisme demeure la principale source économique de revenus dans la région. Mais on y porte peu attention.

J'ai d'ailleurs eu une discussion à cet effet avec Nicola, mon propriétaire d'appartement ici à Trapani, qui m'expliquait qu'il existe une inconscience de la part des dirigeants de cette ville qui ne font rien pour sensibiliser la population à l'importance du tourisme pour l'économie de la région. Selon Nicola, la ville aurait avantage à améliorer cet aspect qui créérait non seulement l'envie chez les touristes de venir ici mais également une fierté au sein de la population pour le reflet d'une communauté riche et florissante.

Un autre aspect important est la relation des siciliens avec les étrangers. Rob, le propriétaire anglais du B&B où j'ai été hébergée pendant mon séjour à Catane, m'expliquait à son tour que même s'il s'est installé en Sicile il y a bientôt 10 ans, il y a encore parfois des moments où il se sent encore étranger dans sa ville, Malgré le fait qu'il a le réel sentiment de s'être adapté entièrement à sa communauté depuis les 5 dernières années. D'abord, à cause de sa langue maternelle (l'anglais). Il me disait qu'il lui a fallu au moins 2 ans avant de maîtriser parfaitement l'italien. Du coup, difficulté d'établir des contacts au sein de son entourage et établir un climat de confiance autours de lui. Ensuite, ses origines et sa culture anglaise. Selon lui, les siciliens sont très territoriaux et ne jurent que par leur culture et leurs mœurs. Dans ce coin de pays où la religion catholique est omniprésente, les siciliens s'en sont appropriée et en ont fait leur manière de vivre. Du coup, même si l'on est catholique pratiquant (ou non), si on n'adhère pas à leur façon de pratiquer cette religion et/ou de vivre quotidiennement avec les valeurs que celle-ci prodigue (ou les coutumes qu'ils ont), on ne peut faire pas partie des leurs. Et comme ils s'attendent à ce que l'on connaisse leurs mœurs instantanément parce qu'ils n'ont ni l'envie ni le désir de prendre le temps de nous les enseigner, et bien on fait face à une fermeture d'esprit inévitable.

Malgré tout, Rob m'a assuré que pour rien au monde il ne retournerait vivre à Londres. Il prétend que la fermeture d'esprit des anglais est encore plus grande et rigide que celle qu'on retrouve ici en Sicile. Selon lui, les anglais sont d'avantage pris par des principes contraignants et inutiles. Rob aime cette culture et a réussi à bien s'y intégrer malgré de longues années d'adaptation. Mais comme pour tout étranger quittant son pays pour en adopter un autre, il est conscient qu'il sera toujours considéré aux yeux des siciliens qui l'entourent comme un immigrant. Quelqu'un qu'on accepte, qu'on respecte et qu'on tolère, mais qui ne fera jamais partie des nôtres réellement.
 
J'avoue que ma quête de découverte de mœurs dans ce voyage est quelque peu décevante jusqu'ici. Il est vrai qu'à un mois de la fin de ce périple, il me reste tant de choses, d'endroits, de gens à découvrir que j'ai bien peur n'avoir suffisamment ni le temps ni le budget pour assouvir ma curiosité de globe trotteur en herbe. Après mes escapades à venir (Milan, Venise, Rome et Florence), j'espère avoir au moins la chance de revenir à Montréal avec la satisfaction d'avoir rapporté avec moi des moments uniques qui auront ou non des répercussions sur ma vie en général. Pour le moment, je n'en ai recueillis que très peu.

On dit que les voyages forment la jeunesse. Moi j'ajoute que les souvenir qu'on en rapporte renforcent tout le reste et font très certainement une meilleure personne de soi-même.

Prochain périple: 8 jours à Milan et Venise à compter de jeudi, le 18 avril. Sono molto pronta!

mardi 16 avril 2013

Quand la consommation devient dépendance ...

Une des résolutions que j'avais prises avant mon départ du Québec était de tenter de comprendre mon besoin de compenser dans plusieurs domaines de ma vie. Tout être humain a ce besoin de compenser dans quelque chose, à divers échelons. Certains compensent dans le travail, d'autres par le sport, beaucoup dans l'alcool et les substances illicites, par le sexe, la religion, la bouffe, le jeu, et la liste est longue. Mais pourquoi avons-nous ce besoin de compensation? Pour gérer le stress de la vie, les problèmes personnels, ou pour oublier l'espace d'un moments nos soucis et nos préoccupations. Et pourquoi certains compensent plus que d'autres? Est-ce que les problèmes qu'engendre la compensation sont plus répandus qu'avant à cause de cette société de consommation dans laquelle nous vivons de nos jours?

Comment se fait-il que chez certains le besoin de compenser excessivement est si fort que le simple plaisir qu'ils croient avoir au départ peut se transformer en pur cauchemar? Détruisant des vies, des relations personnelles, occasionnant des pertes d'emploi, brisant des familles, traumatisant des enfants. N'existe-t-il pas un déclic qui se produit chez l'humain? Une espèce de sonnette d'alarme. "Hey ho!! Tu ne vois pas que tu fonces directement dans un mur?" Pour certains oui, pour d'autres non.  Et pour quelques uns c'est purement de l'auto-destruction. Pour tenter de développer d'avantage sur la question, je parlerai des compensations que je connais le mieux: l'alcool et la cigarette.

  
J'ai toujours pensé qu'on pouvait reconnaître un réel problème de consommation à partir du moment où celle-ci entraîne des conséquences sérieuses dans la vie de quelqu'un. J'ai d'ailleurs été en relation avec un conjoint alcoolique abstinent pendant de longues années qui m'avait expliqué cette théorie de dépendance. D'ailleurs il prétendait également que ce n'est pas tout le monde qui est sujet à la dépendance. Je suis en partie d'accord avec cette idée mais du moment qu'on n'oublie pas que la dépendance peut avoir plusieurs degrés. Tu peux boire tous les jours de façon modérée ou non, tu peux même te coucher tous les soirs un peu enivré chaque fois, mais du moment que cette consommation d'alcool n'entraîne aucune répercussion sur l'ensemble de ta vie (ta santé, ton travail, ta famille, tes relations d'amitié et amoureuses). Tu n'auras pas nécessairement un problème de consommation mais tu auras surement développé de très mauvaises habitudes de vie.. Mais la ligne est très mince entre le fait de consommer beaucoup et consommer sans affecter sa santé physique ou mentale. Faut faire attention à cet aspect de la consommation.

On sait tous que l'alcool est un dépresseur bien réel. Nous nous sommes tous (ou presque tous) un jour retrouvés en lendemain de veille, avec le mal de tête de déshydratation causée par l'alcool, l'estomac dérangé, un peu dépressif et parfois même angoissé et culpabilisant sur les conneries qu'on a pu faire la veille. Et chaque fois, on se jure qu'on ne recommencera plus. Jusqu'à la prochaine fois!  La dépendance est encore plus sournoise en ce qui concerne la cigarette, de par sa composition chimique. Mais pourquoi certains cessent de fumer du jour au lendemain sans en souffrir? Comment se fait-il que d'autres arrêteront également mais seront capables de fumer socialement à l'occasion de certaines soirées entre amis, sans aucune conséquence le lendemain? Enfin, pourquoi aussi quelqu'un affirme être incapable de contrôler ses envies de nicotine alors que d'autres font preuve d'une discipline de fer à cet égard? Peux-ton ici affirmer qu'il ne s'agit que d'un simple manque de volonté? Permettez-moi d'en douter.

Je ne suis pas très connaisseur en la matière, ni n'ai fait quelque recherche que ce soit sur la question, mais ma théorie est que chaque personne réagit différemment à l'effet d'une substance, émotionnellement, psychologiquement et physiquement. On sait tous que les substances qu'on ingère ont une répercussion directe sur les cellules actives du cerveau. Pour certains, la réaction est plus vive que pour d'autres. Les endorphines par exemple sont stimulées entre autres choses lors d'activités physiques. Ce qui procure une effet relaxant, un bien-être presqu'euphorisant parfois. Mais ces réactions diffèrent d'un individu à l'autre. Par exemple, si je fait une activité physique en soirée, je peux vous assurer que j'aurai beaucoup de mal à m'endormir au coucher. Par contre, si je bois un café en soirée, je sais pertinemment que cela n'aura aucune incidence sur mon sommeil alors que pour d'autres c'est l'insomnie assurée. Pourquoi donc? Parce que tout simplement mon corps réagit différemment d'une autre personne à la caféine et lorsque mes endorphines sont stimulées par une activité physique. Je constate également que je peux mieux contrôler mon besoin de consommer de l'alcool par rapport à mon besoin de nicotine. Alors que pour d'autres, c'est l'inverse ou encore les deux compensations vont pas sans l'autre..

Personnellement, je ne crois pas en la théorie qu'une personne fait preuve de plus de volonté  et de contrôle qu'une autre. Je crois plutôt qu'on choisit tous les domaines dans lesquels on a envie de fait preuve de volonté. La motivation est différente pour chacun. Autrement dit, on choisi tous nos batailles. Et puis trop de facteurs entrent en ligne de compte (la relation qu'on entretient avec la substance ou la compensation, nos habitudes de vie, l'état d'esprit et physique dans lequels on se trouve au moment de consommer).  J'ai récemment vu passer un truc sur Facebook qui disait à peu près ceci: "Il n'existe aucun régime miracle pour la perte de poids mais seulement une façon de manger sainement.". Il  n'existe non plus aucune façon idéale pour cesser ou contrôler un problème de consommation. Il s'agit d'être attentif à comment on se sent physiquement et mentalement et être conscient de nos habitudes de consommation ou de nos problèmes personnels qui pourraient engendrer l'excès.

Quant à moi, cette analyse m'a permise de constater que je compense toujours plus en fonction de mon état d'esprit et de mes habitudes de vie. Et que si je fais en sorte de gérer l'un et l'autre sainement, j'ai peu de chance de développer un problème de consommation ou de santé relié au tabagisme. Alors, il n'en tient qu'à moi pour trouver les outils qui me permettront de mieux gérer mes compensations.

Maintenant, il faut que je vous laisse ... c'est déjà l'heure de l'apéro! ;-)