dimanche 31 mars 2013

La Processione dei Misteri di Trapani

Les adieux de Jésus à Marie et Madeleine
La Processione dei Misteri, c'est un événement extrêmement important en Italie pendant la semaine sainte. Partout au pays, dans plusieurs villes et régions, on se remémore les derniers instants de la vie du Christ. Et ici, à Trapani, c'est la plus grande procession de tout l'Italie pendant les fêtes de pâques. Des touristes de partout en Europe débarquent ici au Port  de Trapani rien que pour assister à l'événement.  Défilent pendant plusieurs jours des centaines (sinon milliers) de siciliens et siciliennes déguisés, faisant partie de plusieurs regroupements chrétiens, des membres du clergé récitant des prières tout au long du parcours, divers orchestres symphoniques, des porteurs et porteuses de drapeaux, et des porteurs de statues appartenant à 6 paroisses différentes, représentant les différents moments de la Passion du Christ. C'est bien plus qu'une fête ou une célébration, c'est une démonstration d'amour et de respect envers le Christ. Au moment même où j'écris ces lignes, j'entends encore cette magnifique mélodie jouée par l'un de ces orchestres. Ce genre de musique qui te prend au ventre complètement. De façon très solennelle, la population se déplace respectueusement le long du défilé de chaque côté des rues, filmant, photographiant et admirant le spectacle. Qu'on soit croyant ou non, personne ne reste indifférent à un tel événement. Il y a un sentiment fierté de la part de la population. Les porteurs de statues, jeunes et moins jeunes, se sentent privilégiés et sont fiers de participer à l'événement. Un sentiment d'appartenance à la communauté est très présent et c'est une tradition de génération en génération d'en faire partie. Beaucoup d'investissement personnel, des mois de préparation, d'énergie et de dévotion entière envers la communauté. Une fierté italienne. C'est touchant ... tout simplement.  Ce défilé, ayant débuté à 14h mercredi à la Piazza Purgatorio s'est poursuivi jusqu'à 19h le même jour, pour reprendre le vendredi saint devant l'Église Purgatorio à 14h, se poursuivant jusqu'à minuit. La finale a eu lieu le samedi vers 14h, alors qu'une partie du cortège n'ayant pu terminer le parcours la veille, a déambulé les quelques rues restantes jusqu'à l'Église Purgatorio, point de départ et de clôture du défilé. J'étais très heureuse de me trouver à Trapani pour ce moment privilégié. Ça m'a permis de m'imprégner et d'apprécier les valeurs judéo-chrétiennes des siciliens et des italiens en général. Des gens qui s'embrassent, se serrent la pince tout au long du parcours, des artisans du défilé qui se félicitent chaleureusement, les porteurs de statues qui s'encouragent lors des trop courtes pauses, les porteurs et porteuses de drapeaux et de cierges en soirée couverts de cire coulant des cierges, des musiciens qui jouent pendant plus de 16 heures, des jeunes enfants déguisés qui marchent dans une discipline incroyable tout au long du parcours. Une communauté unie comme j'en ai rarement vue dans ma vie. C'est le vrai esprit de pâques longtemps disparu en Amérique mais qui survit encore ici en Italie. Je lisais sur Facebook plus tôt cette semaine un de mes contacts québécois qui critiquait sa municipalité d'utiliser l'argent des taxes pour permettre une telle procession au sein de sa propre communauté durant la semaine sainte. Je pose ici la question: est-ce bien judicieux de critiquer un tel événement plutôt que de proposer des solutions peu coûteuses qui puissent permettre à une société de retrouver un sentiment d'appartenance, une unité communautaire, qu'elle soit de nature religieuse ou non? Je réitère qu'on soit croyant ou non n'a rien à voir avec le fait de développer des valeurs de respect, de partage et d'entraide au sein d'une société. Mais il appartient par contre à tous et à chacun de les développer ces valeurs et de les maintenir en vie en les transmettant aux générations futures. Joyeuses Pâques à tous!

Procession du mercredi


Des musiciens qui joueront pendant des heures

Fébrilité au sein de la population

Les nerveux musiciens avant le début de la Procession

Chiesa di Purgatorio, Trapani

Porteurs de statues solidaires et fiers


Procession de nuit

Magnifique et touchant

Même les p'tits anges sont de la partie

Chacune des scènes de fin de vie de Jésus
Moment touchant à l'entrée de la Chiesa Purgatorio


La fin de la Procession

Restes des confettis-prières lancés pour la Sainte Vierge

La scène finale

dimanche 24 mars 2013

Aventure napolitaine

Quittant le Port de Palerme à bord du Sardegna
Canot de sauvetage du Sardegna
Pour la première fois de ma vie, j'embarquais à bord d'un grand navire de plaisance. J'allais pour la première fois aussi dormir dans la cabine d'un navire, puisque mon départ se faisait à partir de Palerme vers 20h.  Je dois dire que mon arrivée à Naples a plutôt été décevante. Peut-être me suis-je fait trop d'attentes. Suis débarquée en plein coeur de Naples à 6h30 le lendemain matin, près de la station centrale des trains, là où tout est pauvre et sale ... très sale; des accumulations d'ordures en pleine rue, des graffitis ... mon dieu ... j'en ai jamais vu autant! New York peut aller se rhabiller. Une population très dense et vraiment diversifiée (n'y a pas que des italiens d'origine ici ... beaucoup d'immigrants africains, algériens, marocains, tunésiens ... bref ... pas mal de gens qui n'ont ni instructions, ni papiers, ni boulot ici en Italie). Ce qui fait qu'ils se concentrent dans ce secteur de Naples, où chaque coin de rue est occupé par un kiosque de "bebels" à vendre, des étuis de Iphones, des lunettes de soleil, des bijoux, des chaussures (parfois usagées, lol), des vendeurs de briquets, des mendiants, des sans-abris accompagnés de leurs enfants.T'en vois de toutes les sortes et tu te fais solliciter constamment. C'est même agressant parfois.


Naples
En une seule journée, je me suis fait aborder par deux immigrants qui, clairement, m'ont demandé si je ne les aiderais pas à immigrer au Canada ("échange de bons procédés" m'ont-ils dit!). Ça donne une idée du genre de population. Naples est une ville pauvre, dure, mais aussi intrigante et fascinante de par sa population originairement napolitaine et de par sa richesse historique. Ici, des voitures y'en a en "tarbarnouche"! Jamais vue une ville avoir autant de voitures, de scooters, motos et piétons qui circulent dans des rues aussi étroites où tout l'monde conduit comme il a envie, sans respecter aucune règle, roulant en sens inverse, le tout accompagné de piétons tout autant indisciplinés! Ouf! Dire que je m'étais promise de louer une Vespa durant mon séjour en Italie ... oubliez ça! Je tiens beaucoup trop à ma vie! ;-)
 
Ma chambre au Be House, Naples
Mon balcon au Be House
Après un débarquement vraiment décevant à Naples (de par un très mauvais choix d'hôtel où dans ma chambre l'eau fuyait de partout et où il y avait panne d'électricité toutes les 2 minutes), je suis repartie le soir-même vers 23h à la recherche d'un autre hôtel qui finalement ne s'est avéré mieux (pas de siège de toilette, ni rideaux de douche, ni de miroir dans la salle-de-bain, et pas de chauffage, limite pas très propre non plus); une nuit vraiment pas reposante du fait que le bruit de la rue donnant sur mon balcon était constant. Le lendemain, me dépêchant de sortir de cet hôtel déprimant à souhait, j'étais prête à repartir vers Trapani et tout laisser tomber (Capri, Pompei, et cie). Je me suis donc rendue à la gare centrale au bureau d'informations touristiques. Ils m'ont proposé le Be House, un B&B tout neuf situé en plein centre de Naples, Me suis rendue à pieds marchant environ 3 km pour trouver l'endroit. Arrivée sur place, j'étais épuisée de par la courte nuit que j'avais eue et la valise que j'ai dû trimbaler en faisant du slalom sur les trottoirs pour éviter les napolitains sur mon passage. On m'a donné une chambre et je me suis tapée une sieste de 3 heures. J'en avais rudement besoin!  Le BONHEUR ... ce Be House entièrement décoré IKEA. C'est calme et c'est situé en plein coeur du site historique de Naples. Le personnel est tout jeune et très accueillant. Après ma sieste, je suis repartie découvrir ce quartier rempli de petites rues marchandes, de vieilles églises et de musées à visiter. J'ai créé quelques repaires puis me suis trouver un endroit pour manger, sur les coups de 20h30. Une pizzeria typiquement napolitaine où je me suis empiffrée d'une énorme pizza et une bonne grosse bière italienne. Mon deuxième BONHEUR de la journée! En passant, quand vous irez dans un pizzeria au Québec et qu'on la qualifie de napolitaine, dites-vous que c'est loin d'être la vraie définition d'une pizzeria napolitaine! Fiez-vous à mon expérience ... la pizza dans un four à bois, c'est à Naples qu'elle existe vraiment. Et pas ailleurs! ;-)

Capri:  à la sortie du traversier, Marina Grande
Vue imprenable du haut du funiculaire
Le troisième jour, je me suis dit qu'il me fallait découvrir Capri. Je me suis donc informée comment me diriger vers le port pour prendre le bateau qui s'y rend et je me suis lancée à l'aventure. La traverse en bateau d'une durée de 50-55 minutes est très agréable. On ne voit pas le temps passer et le personnel du navire est aux petits oignons avec nous et toujours avec le sourire. Les napolitains, s'ils ne comprennent pas, ils perdent vite patience et ne chercheront pas à vous aider. Ce qui complique un peu ma vie à Naples en fait. Du fait que je n'arrive pas toujours à me faire comprendre, soit les gens ne me répondent pas, soit ils me disent n'importe quoi. C'est la façon napolitaine à ce qu'il parait!  Arrivée à Capri, le paysage est à couper le souffle! Dès le bateau amarré au quai, comme il est 12h30 déjà, je décide de m'installer sur la terrasse ensoleillée de la Marina Grande pour manger un peu avant d'entreprendre l'ascension de Capri via le funiculaire. Mes premières lasagnes à vie, c'est là que je les ai découvertes! Bon ... c'est un peu cher à Capri. C'est très touristique, donc on fait tourner l'économie localement. Un peu comme le Mont Tremblant mais sans le ski! Capri, c'est donc plein de boutiques de vêtements et de marques, des boutiques souvenirs, mais surtout du grand luxe, des hôtels chics, des villas appartenant probablement à de grands riches de ce pays. Capri, c'est magnifiquement beau.


Marina Grande, assise à une terrasse

Après-midi pluvieux sur Capri
Y'a quelques trucs à visiter: des églises, quelques musées, mais surtout PLEIN de boutiques fermées parce que la haute saison n'est pas encore en cours. Malheureusement, j'ai dû faire l'ascension en bus jusqu'à Anacapri, située presqu'au sommet de Capri, car la pluie s'est mise de la partie. J'ai quand même pu prendre quelques clichés au sommet mais je me suis vite découragée à prendre le télésiège qui monte jusqu'au Mont Solaro, d'où l'on peut profiter d'un point de vue exceptionnel de toute l'Ile. Je suis donc redescendue en bus jusqu'à la Marina Grande d'où j'ai repris le bateau une heure plus tôt que prévu - un grand merci aux saletés de conditions météorologiques!






Le Grand Théâtre
Via Umberto I
Jour 4 - repos! On ne s'en aperçoit pas trop mais marcher autant demande un peu de repos sur une base régulière. Ce qui ne m'a pas empêchée de découvrir d'avantage Naples. Riche patrimoine historique du Sud. Me suis tapé tout le quartier central, c'est-à-dire là où se trouve entre autre la Cathédrale de Naples (Cattedrale Duomo), le Castel del Uovo (grand château italien du XIIIe siècle construit par l'empereur du Saint Empire, Frédéric II de Hohenstaufen - ok j'ai triché ici ... j'ai fait un copier-coller! lol) et l'Église du Gesù Nuovo (où le musée est également intéressant à visiter). Ce soir-là, après avoir fait une petite sieste d'avant-souper d'une petite heure, je me suis rendue vers 21h dans une Trattoria tout près du B&B (la Taberna Del Re Leon) où j'ai vécu encore une fois une expérience culinaire hallucinante dans une atmosphère napolitaine bien typique. Anti pasti de mozzarella et prosciuto, suivi d'un plat de pâtes vongole e pesce (sauce tomate bien assaisonnée, moules et poisson frais du jour), pour ensuite finir avec un troisième plat (que je n'ai jamais terminé d'ailleurs) de fruits de mer frits, le tout évidemment accompagné de la meilleure bouteille de blanc pétillant et de limoncello gracieuseté de la casa .... oh putain! J'ai pratiquement roulé jusqu'à mon B&B au retour!

Les ruines de Pompei
Les restes d'un temple romain
Le lendemain, direction Pompei! Alors, pour faire une brève récapitulation de ce qu'est Pompei, c'est une ville italienne construite au VIe siècle avant J-C qui a été détruite à la suite de l'éruption du Mont Vésuve (un grand volcan de la région de Campani) en l'an 79. Suite à cette éruption, la ville a été ensevellie et redécouverte grâce à des fouilles effectuées au XVIIe et XVIIIe siècle qui ont permis de reconstituer  l'urbanisme et la civilisation de l'empire romain de cette époque. La cité est immense. À voir absolument! S'y retrouver avec la carte qu'on vous remet à l'entrée est une épreuve en soi. Si je peux conseiller à quiconque désire s'y aventurer, faites-le avec un guide. Je n'ai  pu le faire parce que j'étais seule et qu'il n'y avait aucune visite guidée en anglais disponible avant tard dans l'après-midi. Vous apprendrez d'avantage et vous avancerez sur le site beaucoup plus rapidement. Comme j'étais arrivée sur Pompei un peu tardivement (le trajet en train à partir de Naples est excessivement long et compliqué ... il faut savoir quel train prendre et surtout ne pas le manquer), et que le site ferme tout de même tôt parce que hors saison, je ne me sentais pas très à l'aise de rentrer lorsque la nuit tombée. J'ai donc fait le tour des principaux sites à voir avec le système audio et suis reparti sur les coups de 17h pour rentrer sagement au B&B. Je n'ai pas non plus tenu à faire la visite du Vésuve étant donné qu'on m'a dit que c'était semblable à l'Etna.


Beaucoup de nuages au-dessus du Vésuve
Il existe une expression napolitaine très connue: Voir Naples et mourir! On peut facilement interpréter cette expression de plusieurs manières. Autant Naples est bouleversante, fascinante et façonnée d'histoire, autant elle est pauvre, sale et provocante. Le charme se trouve selon moi au niveau de son histoire et des sites exceptionnels l'entourant. Les napolitains sont très peu accueillants. Ils sont même à la limite désagréables parfois. Il fait partie de la culture napolitaine d'être peu attentionné, de se conduire de façon nonchalante et négligente. Je ne peux pas dire que j'ai détesté Naples parce que j'y ai vécu quelques bons moments. Mais il est clair que je n'y vivrais pas si on m'en donnait l'occasion. Et je ne crois pas que j'y reviendrai.


En ce dimanche des rameaux, je suis présentement de passage sur Catane avant de reprendre le chemin pour Trapani et je peux encore une fois apprécier la chaleur humaine de cette ville. Je crois que le sud de l'Italie a eu suffisamment droit à mon attention pour le moment. J'ai envie de découvrir d'avantage du pays en remontant un peu vers le nord. Il y a tant d'endroits à découvrir, tant de régions à explorer. Et terminant, je vous rassure que l'hiver tarde tout autant à finir ici en Italie, que dans tout l'Europe, que tout autant à Montréal. Ne déprimez donc point mes chers amis! Ça achève!


vendredi 15 mars 2013

Malaise profond

Prochaine destination:  Napoli
N'ayant rien de particulier à raconter depuis 2 jours, sinon que les mauvaises conditions météorologiques s'acharnent sur le sud de l'Italie en ce moment, j'ai envie de vous partager un événement auquel j'ai été témoin auriculaire bien malgré moi. Je vis au rez-de-chaussé d'un immeuble de six logements (il me semble). Je ne connais pas tous les locataires de l'immeuble. Seulement un charmant couple de personnes âgées et une dame dans la quarantaine que je salue chaque fois que je les croise. Ce soir, je m'apprêtais à préparer mon souper lorsque j'ai entendu un vacarme épouvantable au-dessus de mon appartement. Ça semblait venir du 3e étage. Un enfant hurlait à plein poumons et les parents semblaient crier à tour de rôle envers le petit ou entre eux.  Je dis ça sans avoir compris ce qui se disait. Mon italien est vraiment pourri je vous rappelle. Mais l'enfant hurlait comme si on lui faisait mal. Ce vacarme a duré environ 10 minutes, puis plus rien. Mais c'est long 10 minutes quand tu te demandes ce qui peut bien se passer, ce que tu dois faire. Tu t'en poses des questions. Est-ce que l'enfant va bien? Est-ce que les parents l'ont simplement grondé et il aurait fait une crise de nerfs?  Est-ce que je dois intervenir? Appeler la police?  D'un autre côté, tu n'es pas chez-toi. Tu es dans un pays étranger. Tu ne connais aucunement la culture, la manière dont les enfants sont élevés. Si j'étais intervenue, peut-être aurais-je créer un préjudice. Je me suis trouvée dans une situation où il m'était difficile de respecter mes convictions et mon sens moral. Si j'avais été au Québec, je n'aurais pas hésité à intervenir et appeler la police.  Parce que je considère qu'il est de mon devoir de ne laisser personne en situation de danger. Que ce soit un enfant, une personne agée, un sans-abris ... peu importe le citoyen quoi! Mais ici dans le sud de l'Italie, comment est-ce que l'on voit la chose? Est-ce que tout le monde se mêle de ses affaires? Je me trouve dans une ville de 100 000 habitants où rien ne se passe ou presque. Qu'auriez-vous fait dans une telle situation?  Et si j'avais mal jugé la situation et je sois intervenue? Qu'en auraient été les conséquences? Je me pose encore la question à savoir si l'on doit en toute circonstance suivre ses convictions, même dans un pays qui n'est pas le nôtre et qu'on connait mal. Peut-être trouverai-je la réponse d'ici mon retour.

Dimanche, départ en bateau pour Naples-Pompeï-Capri. Je vous raconterai cette nouvelle aventure.

mardi 12 mars 2013

Etna ... tu m'éblouies!

En route vers l'Etna
Mon périple à Catane aura été un succès certain. J'étais un peu septique à mon arrivée. Je trouvais la ville bruyante, sale et étourdissante. Mais il faut toujours donner la chance au coureur et être patient avant de se forger une idée sur un endroit. Faut dire qu'en arrivant enrhumée, mon niveau d'énergie et de patience n'était pas à son maximum. Je me suis donc laissée un peu guidée par mon instinct et surtout par les suggestions de Rob, le proprio du bed & breakfast où je m'étais installée. J'ai erré dans la ville du Nord au Sud et d'Est en Ouest, découvrant les grandes artères, les commerces et la magnifique architecture sans trop chercher à en savoir d'avantage. 

Frénésie sur la Piazza Duomo
Rob m'a proposé plusieurs restos dans la ville pour mes repas au cours de ce séjour de 4 jours, mais particulièrement deux plus intéressants que les autres. Une trattoria de ce qu'il y a plus de typique dans le pays où l'on mange pâtes, pizza et viande pour pas cher. L'autre resto m'intéressait d'avantage. Il Mare, une trattoria, vous l'aurez deviné, de spécialités poisson et fruits de mer. Ceux qui me connaissent bien savent que juste à l'idée de poisson et de fruits de mer, je suis déjà sous le charme. Je me suis d'abord rendue sur la Piazza Duomo, histoire de prendre l'apéro tranquillement C'était le jour international de la femme. En Italie le 8 mars, il y a des vendeurs de mimosa sur chaque coin de rue. Il est coutume en Italie d'offrir des brins de mimosa aux femmes en ce jour particulier. Une frénésie flottait dans l'air sur la Piazza Duomo. Une marche aux chandelles organisée par des femmes a défilée devant moi.

Piazza Duomo
Betty, moi, Sebastiano et Andrée
Une fois mon verre terminé, je me suis dirigée vers la trattoria via San Michele et suis entrée dans ce resto presque désert. Une seule table était occupée par 3 personnes. J'ai d'abord commandé une entrée de fruits de mer frits (légèrement panés et servis avec des citrons frais), puis venait ensuite une assiette de pâtes du jour (calamari e pesci, apprêtés dans une sauce tomate pas piquée des vers.  Puis, avant même que  je ne reçoive mon premier plat, j'entendis la conversation de la table voisine et cru percevoir qu'on y parlait français. Alors, d'une spontanéité soudaine, je m'élance en disant: "Ahhh que c'est bon d'entendre des gens parler en français tout d'un coup!" Et c'est comme ça que j'ai rencontré Betty (une franco-suisse habitant près de Lausanne, région du Lac Léman), sa meilleure amie depuis 35 ans, Andrée (une française des Ardèches), et Sebastiano (un Catanian d'origine parlant presque toutes les langues). Betty et Andrée étaient de passage en Italie pour célébrer l'anniversaire d'Andrée et avaient rencontré par hasard dans la journée Sebastiano qui leur avait fait visiter quelques coins de la ville. Quelle charmante soirée passée en leur compagnie! 

Vue de l'Etna à partir de la route
En route vers l'Etna
Majestueuse merveille de la nature
Mais il fallut que je rentre dormir parce que le lendemain m'attendait une longue journée en compagnie de l'Etna, C'est donc vers 8:45 le lendemain matin que le guide Alessandro venait me récupérer en jeep au 5 Balconi, m'annonçant que notre groupe serait composé de 4 autres personnes. Nous avons donc récupéré en route deux canadiennes anglaises (l'une habitant Paris, l'autre Londres) et deux espagnoles (deux soeurs de sang de Barcelone).  Des jeunes filles très vivantes, joyeuses et curieuses. Alessandro nous conduisirent sur le site de l'Etna. Nous allions escalader jusqu'à une altitude de 1 950 m deux cratères sur le versant Sud l'Etna, La météo était parfaite, ciel dégagé, qu'une bande de nuages au-dessus de l'Etna et le thermomètre au sol affichait les 19 degrés.  Ce que nous avons su qu'une fois sur place, c'est que l'écart des températures est énorme là-haut, et le vent que nous sentions à peine au sol était extrêmement fort une fois rendues là-haut. Nous avons même dû se tenir la main à quelques reprises pour ne pas être emportées par le vent. Alessandro fut un guide extraordinaire, nous expliquant passionnément la formation desdits cratères lors d'éruptions en 2001-2003, de la transformation de la lave en différentes stalactites au fils du temps, la végétation riche qui se forme rapidement remarquablement après une éruption. Ce volcan toujours actif représente plus d'avantages que d'inconvénients aux habitants de Catane. C'est-à-dire que même si des éruptions ont lieux annuellement (variant entre 3 et 12 par année), elles sont généralement de gravité mineure. Mais elles apportent une évolution à la nature qui fait en sorte que la végétation est riche et permet la culture de fruits et de légumes savoureux. La lave est également utilisée pour la construction de routes, de murets et de revêtement d'édifices, ce qui solidifie les structures. Elle a une propriété de résistance à toute épreuve.  À ma question à savoir si la population est consciente du danger dans lequel elle se trouve à vivre auprès d'un volcan, Alessandro répond que cette population s'est appropriée du volcan. Les jours d'éruption, les gens escaladent le volcan équipés de bouteilles de vin, de charcuteries et de pâtes et célèbrent l'événement d'une manière presque solennelle. L'Etna est quasi religieux et spirituel pour les habitants de Catane. Et avec la technologie d'aujourd'hui, les spécialistes sont capables de prévoir le sérieux d'une éruption. Le danger est presqu'inexistant. Et le spectacle, d'une beauté incroyable. Dommage que l'éruption qu'ils avaient prévue aux jours précédents n'ait pas eu lieu. Mon passage sur l'Etna en aurait été plus qu'extraordinaire.

Ma prochaine destination en cours de planification: Naples, Capri et leurs environs  À suivre ...

Formation de riche végétation sur la lave



La neige ... j'm'en sauve pas!

Ça n'en a pas l'air, mais c'est haut en maudit

Rien de ce sol n'est autre que lave

So qui se gèle le cul pour une photo

Youppi! Que c'est l'fun d'montrer sa bedaine au sommet

La pose du jour: sautons tous en  l'air

De retour à la base où nous allons manger

Non mais même sur l'Etna on peut avoir du style

Que de la lave et de la végétation



Duo de pâtes aux pistaches et sauce tomates
L'ami d'Alessandro: Msieur le Renard à 3 pattes
Rendez-vous quotidien entre Alessandro et son ami
Visite d'une grotte formée au passage de la lave
 !! Bhooo






























































































Plus la lave est foncée, plus elle est récente
Texture des pierres de lave: charbon et aussi léger