vendredi 15 mars 2013

Malaise profond

Prochaine destination:  Napoli
N'ayant rien de particulier à raconter depuis 2 jours, sinon que les mauvaises conditions météorologiques s'acharnent sur le sud de l'Italie en ce moment, j'ai envie de vous partager un événement auquel j'ai été témoin auriculaire bien malgré moi. Je vis au rez-de-chaussé d'un immeuble de six logements (il me semble). Je ne connais pas tous les locataires de l'immeuble. Seulement un charmant couple de personnes âgées et une dame dans la quarantaine que je salue chaque fois que je les croise. Ce soir, je m'apprêtais à préparer mon souper lorsque j'ai entendu un vacarme épouvantable au-dessus de mon appartement. Ça semblait venir du 3e étage. Un enfant hurlait à plein poumons et les parents semblaient crier à tour de rôle envers le petit ou entre eux.  Je dis ça sans avoir compris ce qui se disait. Mon italien est vraiment pourri je vous rappelle. Mais l'enfant hurlait comme si on lui faisait mal. Ce vacarme a duré environ 10 minutes, puis plus rien. Mais c'est long 10 minutes quand tu te demandes ce qui peut bien se passer, ce que tu dois faire. Tu t'en poses des questions. Est-ce que l'enfant va bien? Est-ce que les parents l'ont simplement grondé et il aurait fait une crise de nerfs?  Est-ce que je dois intervenir? Appeler la police?  D'un autre côté, tu n'es pas chez-toi. Tu es dans un pays étranger. Tu ne connais aucunement la culture, la manière dont les enfants sont élevés. Si j'étais intervenue, peut-être aurais-je créer un préjudice. Je me suis trouvée dans une situation où il m'était difficile de respecter mes convictions et mon sens moral. Si j'avais été au Québec, je n'aurais pas hésité à intervenir et appeler la police.  Parce que je considère qu'il est de mon devoir de ne laisser personne en situation de danger. Que ce soit un enfant, une personne agée, un sans-abris ... peu importe le citoyen quoi! Mais ici dans le sud de l'Italie, comment est-ce que l'on voit la chose? Est-ce que tout le monde se mêle de ses affaires? Je me trouve dans une ville de 100 000 habitants où rien ne se passe ou presque. Qu'auriez-vous fait dans une telle situation?  Et si j'avais mal jugé la situation et je sois intervenue? Qu'en auraient été les conséquences? Je me pose encore la question à savoir si l'on doit en toute circonstance suivre ses convictions, même dans un pays qui n'est pas le nôtre et qu'on connait mal. Peut-être trouverai-je la réponse d'ici mon retour.

Dimanche, départ en bateau pour Naples-Pompeï-Capri. Je vous raconterai cette nouvelle aventure.

1 commentaire:

  1. Vraiment pas évident! J'ai déjà posé un geste qui ne m'a pas causé de problème, mais j'aurais pu avoir de sérieux ennuis... J'ai reconduis un enfant dans un lieu sûr (chez un de ses amis) en raison de la fermeture de l'école. Cet enfant était seul, gelé, devant l'école. Sa mère était partie travailler, sans vérifier si l'école était ouverte. J'aurais pu avoir des problèmes lorsque j'ai décidé de le faire monter dans la voiture. Pour répondre à la question... je crois que tout dépend à qui on a affaire. La réaction des gens est imprévisible et c'est elle qui détermine la suite de choses...

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