dimanche 24 mars 2013

Aventure napolitaine

Quittant le Port de Palerme à bord du Sardegna
Canot de sauvetage du Sardegna
Pour la première fois de ma vie, j'embarquais à bord d'un grand navire de plaisance. J'allais pour la première fois aussi dormir dans la cabine d'un navire, puisque mon départ se faisait à partir de Palerme vers 20h.  Je dois dire que mon arrivée à Naples a plutôt été décevante. Peut-être me suis-je fait trop d'attentes. Suis débarquée en plein coeur de Naples à 6h30 le lendemain matin, près de la station centrale des trains, là où tout est pauvre et sale ... très sale; des accumulations d'ordures en pleine rue, des graffitis ... mon dieu ... j'en ai jamais vu autant! New York peut aller se rhabiller. Une population très dense et vraiment diversifiée (n'y a pas que des italiens d'origine ici ... beaucoup d'immigrants africains, algériens, marocains, tunésiens ... bref ... pas mal de gens qui n'ont ni instructions, ni papiers, ni boulot ici en Italie). Ce qui fait qu'ils se concentrent dans ce secteur de Naples, où chaque coin de rue est occupé par un kiosque de "bebels" à vendre, des étuis de Iphones, des lunettes de soleil, des bijoux, des chaussures (parfois usagées, lol), des vendeurs de briquets, des mendiants, des sans-abris accompagnés de leurs enfants.T'en vois de toutes les sortes et tu te fais solliciter constamment. C'est même agressant parfois.


Naples
En une seule journée, je me suis fait aborder par deux immigrants qui, clairement, m'ont demandé si je ne les aiderais pas à immigrer au Canada ("échange de bons procédés" m'ont-ils dit!). Ça donne une idée du genre de population. Naples est une ville pauvre, dure, mais aussi intrigante et fascinante de par sa population originairement napolitaine et de par sa richesse historique. Ici, des voitures y'en a en "tarbarnouche"! Jamais vue une ville avoir autant de voitures, de scooters, motos et piétons qui circulent dans des rues aussi étroites où tout l'monde conduit comme il a envie, sans respecter aucune règle, roulant en sens inverse, le tout accompagné de piétons tout autant indisciplinés! Ouf! Dire que je m'étais promise de louer une Vespa durant mon séjour en Italie ... oubliez ça! Je tiens beaucoup trop à ma vie! ;-)
 
Ma chambre au Be House, Naples
Mon balcon au Be House
Après un débarquement vraiment décevant à Naples (de par un très mauvais choix d'hôtel où dans ma chambre l'eau fuyait de partout et où il y avait panne d'électricité toutes les 2 minutes), je suis repartie le soir-même vers 23h à la recherche d'un autre hôtel qui finalement ne s'est avéré mieux (pas de siège de toilette, ni rideaux de douche, ni de miroir dans la salle-de-bain, et pas de chauffage, limite pas très propre non plus); une nuit vraiment pas reposante du fait que le bruit de la rue donnant sur mon balcon était constant. Le lendemain, me dépêchant de sortir de cet hôtel déprimant à souhait, j'étais prête à repartir vers Trapani et tout laisser tomber (Capri, Pompei, et cie). Je me suis donc rendue à la gare centrale au bureau d'informations touristiques. Ils m'ont proposé le Be House, un B&B tout neuf situé en plein centre de Naples, Me suis rendue à pieds marchant environ 3 km pour trouver l'endroit. Arrivée sur place, j'étais épuisée de par la courte nuit que j'avais eue et la valise que j'ai dû trimbaler en faisant du slalom sur les trottoirs pour éviter les napolitains sur mon passage. On m'a donné une chambre et je me suis tapée une sieste de 3 heures. J'en avais rudement besoin!  Le BONHEUR ... ce Be House entièrement décoré IKEA. C'est calme et c'est situé en plein coeur du site historique de Naples. Le personnel est tout jeune et très accueillant. Après ma sieste, je suis repartie découvrir ce quartier rempli de petites rues marchandes, de vieilles églises et de musées à visiter. J'ai créé quelques repaires puis me suis trouver un endroit pour manger, sur les coups de 20h30. Une pizzeria typiquement napolitaine où je me suis empiffrée d'une énorme pizza et une bonne grosse bière italienne. Mon deuxième BONHEUR de la journée! En passant, quand vous irez dans un pizzeria au Québec et qu'on la qualifie de napolitaine, dites-vous que c'est loin d'être la vraie définition d'une pizzeria napolitaine! Fiez-vous à mon expérience ... la pizza dans un four à bois, c'est à Naples qu'elle existe vraiment. Et pas ailleurs! ;-)

Capri:  à la sortie du traversier, Marina Grande
Vue imprenable du haut du funiculaire
Le troisième jour, je me suis dit qu'il me fallait découvrir Capri. Je me suis donc informée comment me diriger vers le port pour prendre le bateau qui s'y rend et je me suis lancée à l'aventure. La traverse en bateau d'une durée de 50-55 minutes est très agréable. On ne voit pas le temps passer et le personnel du navire est aux petits oignons avec nous et toujours avec le sourire. Les napolitains, s'ils ne comprennent pas, ils perdent vite patience et ne chercheront pas à vous aider. Ce qui complique un peu ma vie à Naples en fait. Du fait que je n'arrive pas toujours à me faire comprendre, soit les gens ne me répondent pas, soit ils me disent n'importe quoi. C'est la façon napolitaine à ce qu'il parait!  Arrivée à Capri, le paysage est à couper le souffle! Dès le bateau amarré au quai, comme il est 12h30 déjà, je décide de m'installer sur la terrasse ensoleillée de la Marina Grande pour manger un peu avant d'entreprendre l'ascension de Capri via le funiculaire. Mes premières lasagnes à vie, c'est là que je les ai découvertes! Bon ... c'est un peu cher à Capri. C'est très touristique, donc on fait tourner l'économie localement. Un peu comme le Mont Tremblant mais sans le ski! Capri, c'est donc plein de boutiques de vêtements et de marques, des boutiques souvenirs, mais surtout du grand luxe, des hôtels chics, des villas appartenant probablement à de grands riches de ce pays. Capri, c'est magnifiquement beau.


Marina Grande, assise à une terrasse

Après-midi pluvieux sur Capri
Y'a quelques trucs à visiter: des églises, quelques musées, mais surtout PLEIN de boutiques fermées parce que la haute saison n'est pas encore en cours. Malheureusement, j'ai dû faire l'ascension en bus jusqu'à Anacapri, située presqu'au sommet de Capri, car la pluie s'est mise de la partie. J'ai quand même pu prendre quelques clichés au sommet mais je me suis vite découragée à prendre le télésiège qui monte jusqu'au Mont Solaro, d'où l'on peut profiter d'un point de vue exceptionnel de toute l'Ile. Je suis donc redescendue en bus jusqu'à la Marina Grande d'où j'ai repris le bateau une heure plus tôt que prévu - un grand merci aux saletés de conditions météorologiques!






Le Grand Théâtre
Via Umberto I
Jour 4 - repos! On ne s'en aperçoit pas trop mais marcher autant demande un peu de repos sur une base régulière. Ce qui ne m'a pas empêchée de découvrir d'avantage Naples. Riche patrimoine historique du Sud. Me suis tapé tout le quartier central, c'est-à-dire là où se trouve entre autre la Cathédrale de Naples (Cattedrale Duomo), le Castel del Uovo (grand château italien du XIIIe siècle construit par l'empereur du Saint Empire, Frédéric II de Hohenstaufen - ok j'ai triché ici ... j'ai fait un copier-coller! lol) et l'Église du Gesù Nuovo (où le musée est également intéressant à visiter). Ce soir-là, après avoir fait une petite sieste d'avant-souper d'une petite heure, je me suis rendue vers 21h dans une Trattoria tout près du B&B (la Taberna Del Re Leon) où j'ai vécu encore une fois une expérience culinaire hallucinante dans une atmosphère napolitaine bien typique. Anti pasti de mozzarella et prosciuto, suivi d'un plat de pâtes vongole e pesce (sauce tomate bien assaisonnée, moules et poisson frais du jour), pour ensuite finir avec un troisième plat (que je n'ai jamais terminé d'ailleurs) de fruits de mer frits, le tout évidemment accompagné de la meilleure bouteille de blanc pétillant et de limoncello gracieuseté de la casa .... oh putain! J'ai pratiquement roulé jusqu'à mon B&B au retour!

Les ruines de Pompei
Les restes d'un temple romain
Le lendemain, direction Pompei! Alors, pour faire une brève récapitulation de ce qu'est Pompei, c'est une ville italienne construite au VIe siècle avant J-C qui a été détruite à la suite de l'éruption du Mont Vésuve (un grand volcan de la région de Campani) en l'an 79. Suite à cette éruption, la ville a été ensevellie et redécouverte grâce à des fouilles effectuées au XVIIe et XVIIIe siècle qui ont permis de reconstituer  l'urbanisme et la civilisation de l'empire romain de cette époque. La cité est immense. À voir absolument! S'y retrouver avec la carte qu'on vous remet à l'entrée est une épreuve en soi. Si je peux conseiller à quiconque désire s'y aventurer, faites-le avec un guide. Je n'ai  pu le faire parce que j'étais seule et qu'il n'y avait aucune visite guidée en anglais disponible avant tard dans l'après-midi. Vous apprendrez d'avantage et vous avancerez sur le site beaucoup plus rapidement. Comme j'étais arrivée sur Pompei un peu tardivement (le trajet en train à partir de Naples est excessivement long et compliqué ... il faut savoir quel train prendre et surtout ne pas le manquer), et que le site ferme tout de même tôt parce que hors saison, je ne me sentais pas très à l'aise de rentrer lorsque la nuit tombée. J'ai donc fait le tour des principaux sites à voir avec le système audio et suis reparti sur les coups de 17h pour rentrer sagement au B&B. Je n'ai pas non plus tenu à faire la visite du Vésuve étant donné qu'on m'a dit que c'était semblable à l'Etna.


Beaucoup de nuages au-dessus du Vésuve
Il existe une expression napolitaine très connue: Voir Naples et mourir! On peut facilement interpréter cette expression de plusieurs manières. Autant Naples est bouleversante, fascinante et façonnée d'histoire, autant elle est pauvre, sale et provocante. Le charme se trouve selon moi au niveau de son histoire et des sites exceptionnels l'entourant. Les napolitains sont très peu accueillants. Ils sont même à la limite désagréables parfois. Il fait partie de la culture napolitaine d'être peu attentionné, de se conduire de façon nonchalante et négligente. Je ne peux pas dire que j'ai détesté Naples parce que j'y ai vécu quelques bons moments. Mais il est clair que je n'y vivrais pas si on m'en donnait l'occasion. Et je ne crois pas que j'y reviendrai.


En ce dimanche des rameaux, je suis présentement de passage sur Catane avant de reprendre le chemin pour Trapani et je peux encore une fois apprécier la chaleur humaine de cette ville. Je crois que le sud de l'Italie a eu suffisamment droit à mon attention pour le moment. J'ai envie de découvrir d'avantage du pays en remontant un peu vers le nord. Il y a tant d'endroits à découvrir, tant de régions à explorer. Et terminant, je vous rassure que l'hiver tarde tout autant à finir ici en Italie, que dans tout l'Europe, que tout autant à Montréal. Ne déprimez donc point mes chers amis! Ça achève!


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